
Après l’euphorie d’un titre de champion du monde en décembre 2024 et une pause bien méritée de trois mois, l’appel de la compétition s’est fait de nouveau sentir. Pour mon retour, j’ai décidé de me lancer un défi différent : une saison complète d’athlétisme, axée sur le cross-country et la route, avant de replonger dans l’univers du pentathlon moderne. Ce fut une saison intense, riche en émotions et en enseignements.
Un baptême du feu et des retrouvailles familiales
À peine les entraînements repris, le premier test est arrivé très vite avec le cross de Vénissieux. Avec seulement deux semaines de préparation dans les jambes, la course fut, sans surprise, difficile. J’ai tenu bon jusqu’au 5ème kilomètre avant de “péter”, comme on dit dans le jargon, pour finalement terminer à la 15ème place. Une reprise en douceur n’était visiblement pas au programme !
Le 30 décembre, l’effort s’est mêlé à la convivialité lors de la montée de Chambe. Courir aux côtés de mon beau-frère et de mon beau-père fut un excellent moment, même si chacun a rapidement suivi son propre rythme. Je finis 10ème, un peu déçu mais conscient qu’avec à peine un mois d’entraînement, le résultat était logique.
La montée en puissance dans la boue des labours
Janvier a marqué un véritable tournant. Lors du championnat du Puy-de-Dôme de cross, j’ai retrouvé mes jambes et mon instinct de compétiteur. Au terme d’un sprint acharné pour le podium, je décroche la 4ème place. Un mois seulement après ma reprise, ces sensations étaient plus qu’encourageantes.
Fin janvier, au cross régional d’Andrézieux, la progression s’est confirmée. Je termine 27ème, dans le sillage de mon ami Karim Zaher de Montluçon, signe que la forme revenait. Deux semaines plus tard, pour mon dernier cross de la saison aux demi-finales du championnat de France à Yzeure, j’ai pris une réelle revanche sur moi-même. Ma 67ème place peut paraître anecdotique, mais le plaisir de battre des athlètes qui me devançaient quelques semaines plus tôt était immense. La machine était relancée.

Un pic de forme frustrant avant d’attaquer le bitume
C’est d’ailleurs à cette période, en février, que j’ai senti un véritable pic de forme. Les sensations à l’entraînement étaient exceptionnelles et j’étais prêt à tout casser. Malheureusement, c’est un problème bien connu des coureurs aujourd’hui : trouver un dossard est devenu un parcours du combattant. Les courses sont prises d’assaut et je n’ai pas pu trouver de compétition pour concrétiser cette forme étincelante. C’est l’un des aspects les plus difficiles du sport : atteindre son apogée et ne pas pouvoir l’exprimer. Garder ce niveau de performance si longtemps sans objectif immédiat était mission quasi impossible.
Le difficile passage au bitume
C’est donc avec cette petite frustration que j’ai abordé les 10 km début mars. Le 10 km de Feurs s’annonçait comme un bon test, mais c’était sans compter sur un ennemi redoutable : le froid. Paralysé par des températures glaciales, je n’ai jamais pu trouver mon rythme et le chrono s’en est ressenti : 32’27”, une déception.
Le 10 km de Roanne n’a malheureusement pas été l’occasion de me racheter. Sur un parcours exigeant et peu roulant, le temps final de 32’40” est venu confirmer les difficultés rencontrées par de nombreux coureurs ce jour-là.
Le grand objectif de cette parenthèse sur route était le 10 km du Coteau. Tout avait parfaitement commencé, avec des cinq premiers kilomètres avalés sur des bases rapides, entre 3’05” et 3’10” au kilomètre. J’étais en plein dans mes objectifs quand un violent mal de ventre m’a stoppé dans mon élan. J’ai serré les dents pour ne pas abandonner, car il n’y a rien de plus frustrant que de s’arrêter en plein milieu d’une course.

Pour clore ce chapitre sur route, j’ai participé aux célèbres 15 km du Puy. Cette édition fut particulièrement compliquée, avec un orage qui nous a accompagnés sur le parcours exigeant. Malgré les conditions difficiles, ce fut une superbe expérience, partagée avec les copains. Un de ces moments qui vous rappellent pourquoi vous aimez ce sport, au-delà du chrono.
Ce début de saison 2025 en athlétisme a été une véritable aventure. Entre la satisfaction de retrouver la forme et les frustrations des jours “sans”, j’ai beaucoup appris. Cette intense balade hivernale m’a permis de construire une base solide pour la suite. Désormais, place au retour au pentathlon moderne, avec une motivation décuplée !